mercredi 26 janvier 2011

B)- Influence des individus. a)-Imitation, Diktats.

Dès 1890, le psychosociologue Gabriel de Tarde confirme le rôle de l’imitation au sein de la mode lorsqu’il cherche à en dégager les lois universelles, concevant celle-ci comme un moyen de créer la «présent social», sorte de vénération collective de la nouveauté par le
processus d’imitation entre les hommes.


Le sociologue Simmel (1858-1918) va plus loin en affirmant que : «l’imitation délivre l’individu des affres du choix, le signale comme la créature d’un groupe, comme le réceptacle des contenus sociaux.»
La brièveté des fluctuations de la mode impose un changement obligatoire de style. L’individu à l’impression de devoir s’adapter. Pour ce faire, il va tenter de ressembler aux «autres» dans une large mesure. Il veillera à ne pas être numéro un, pour ne pas sortir du cadre, et à ne pas être dernier, pour ne pas paraître ridicule. Comme la mode s’impose, les gens veulent la comprendre et l’intégrer dans l’ensemble de leurs idées. Ils règlent ensuite leur conduite sur celle des autres, tout en essayant de se démarquer. Aussi, c’est pourquoi on observe l’influence de nombreuses personnes, qui à leur échelle apporte une sorte de domination et deviennent des modèles, à l’image des blogs modes, dont l’influence est parfois récusée, pourtant démontrée par le nombre de visites que certains d’entres eux affichent au compteur. Lune d’entre elle, du blog «Sarah babille» affirme que «Peut-être plus encore que les magazines, les blogueuses (sauf exception) sont des femmes lambda et il est aisé de s'identifier à elles. L'effet n'est répulsif que lorsque le produit est visible jusqu'à l'écoeurement.»

 

On citera Tavi Gevinson, célèbre propriétaire du blog " the style rookie "  agée de seulement 13 ans dont le pouvoir n’est plus à prouver. Son excentricité lui a permis de contribuer en 2010 à la création d’une ligne de vêtements avec la maison Rodarte, de devenir une muse pour certains designers de Tokyo. Elle est également apparue dans un article du Vogue américain et a fait la couverture de Pop Magazine, photographiée par Jamie Morgan dans des créations de Damien Hirst, puis dans une édition du Teen Vogue magazine et du Vogue français. On l’aperçoit par ailleurs aux premiers rangs de multiples défilés, place privilégiée. Plus modestement ,on parlera du blog de Betty, The cherry blossom girl ou encore garance doré. Faisant office des promotions gratuites, leur avis importent beaucoup aux maisons de couture, qui les dotent, légitimement ou non, d’un certain pouvoir. Elles véhiculent des images parfaites, pour certaines préconçues; grandes, minces, aux photos fabuleuses, tout en visant à adopter un ton léger. Ce culte de la perfection propre à la mode renforce donc le caractère d’imitation qui lui est inhérent et les diktats de cette insitution.
En effet, les femmes sont confrontées à de nombreuses «normes» propres à la Mode devant être respectées si elles veulent y rester conforme. Le culte de la minceur en le symbole même, où chaque femme se doit d’être toujours plus mince, engendrant des résultats néfastes telles que des maladies de type anorexie ou boulimie surtout chez de nombreuses mannequins, notamment encouragé par la publicité ou les médias. (Exemple d'Isabelle Caro. Elle avait été connue du grand public en 2007 en exposant son corps décharné devant l'objectif du photographe italien Oliviero Toscani.  Elle voulait ainsi dévoiler les méfaits de l'anorexie, une maladie dont elle souffrait depuis l'âge de 13 ans et qui l'avait plongée dans le coma en 2006 alors qu'elle ne pesait que 25 kilos pour 1,65 mètre. Elle est décédée le 17 novembre 2010.) 

 

Suite à des multiples combats comme le sien, dans chaque pays accueillant les fameuses fashion week, ont été mise en place des commissions ayant pour but d'étudier et de revoir la réglementation floue concernant la sélection des mannequins.
Le Conseil américain des créateurs de mode (CFDA) a annoncé la création d’un “code de conduite” à l’attention des participants aux défilés new-yorkais. Non contraignant, celui-ci a conseillé de ne pas faire défiler des mannequins de moins de 16 ans et de ne pas faire travailler ceux de moins de 18 ans après minuit, et surtout d’enseigner aux acteurs du secteur à reconnaître les signes précoces de troubles alimentaires. Le code précise également que les couturiers qui se rendraient compte de l’anorexie d’un mannequin auraient la responsabilité de ne les employer qu’avec un certificat d’aptitude du professionnel qui le suit. Enfin, les mannequins devront être nourries de façon équilibrée pendant les défilés, et ne pas boire d’alcool ni fumer.
Si les mesures prises à New York ne sont qu’incitatives, les autorités madrilènes et milanaises ont pris des mesures fermes. À Madrid, les jeunes femmes dont l’Indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18 n’ont plus le droit de défiler. La même mesure a été prise à Milan quelques temps plus tard, et fut mise en application rapidement durant les défilés milanais. Un certificat médical devra en attester. Cependant, la Fédération française de la Couture avait annoncé en septembre 2006 que le choix des mannequins était exclusivement du ressort des créateurs de mode, et que celle-ci n’avait pas à faire l’objet d’une règlementation, ce qui laisse à supposer une progression et une évolution difficile de ce sujet tabou.
Par ailleurs, les femmes sont influencées par les critères de beauté, quoi que éphémères, qui leur permettent de se conforter à un idéal jugé «beau». Effectivement, si aujourd’hui la minceur est portée au nue, ce n’a pas toujours été le cas. Les femmes rondes aux courbes généreuses par exemple, étaient autrefois bien plus appréciées qu’un corps décharné. C’est donc dans cette volonté conformiste que les femmes se voient conditionnées et se devant de ressembler à des modèles et stéréotypes de la femme idéale.
Ainsi, ces critères imposés au sein de la Mode contribue à renforcer ce phénomène d’imitation qui caractèrise cette insitution.


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